- hippogriffe
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⇒HIPPOGRIFFE, subst. masc.MYTH. GRÉCO-ROMAINE. Animal fabuleux, moitié cheval, moitié griffon. Mais l'antique hippogriffe au vol jamais fourbu, M'a porté sur son aile à la table des dieux (MORÉAS, Syrtes, 1884, p. 26).— P. métaph. et au fig. Un rêve m'étreint sous sa griffe Et j'ai, toujours sans dormir, beau Cajoler ce vain hippogriffe Il m'éloigne des chers Mirbeau (MALLARMÉ, Vers circonst., 1898, p. 155) :• Il avait nommé cette chimère « l'hippogriffe », et le mot était devenu familier à sa bouche, et à celle des demoiselles qui lui faisaient l'honneur d'avoir des vues sur lui. Selon que cette pensée d'un mariage possible gagnait ou perdait du terrain dans leur imagination (...) on disait que l'hippogriffe était florissant, ou qu'il maigrissait; tantôt Costals « nourrissait l'hippogriffe »; tantôt l'hippogriffe était déchaîné »...MONTHERL., J. filles, 1936, p. 1053.REM. Hippogriffale, adj. fém., hapax. Attention! il n'y a nulle arrière-pensée hippogriffale dans mon projet (MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1314).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1556 Hippogrife (RONSARD, Second Livre des Hymnes, éd. P. Laumonier, t. 8, p. 266, 198). Empr. (avec infl. sur la graphie des autres composés en hippo-) à l'ital. ippogrifo, mot forgé par l'Arioste à partir du gr.
« cheval » et de l'ital. grifo « griffon » pour désigner un animal fabuleux, cheval à tête d'oiseau né d'une jument et d'un griffon, qui apparaît dans son Roland Furieux (1532; v. BATT.). Fréq. abs. littér. : 45. Bbg. DELB. Matér. 1880, p. 167. - HOPE 1971, p. 201. - RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, pp. 437-438.
hippogriffe [ipɔgʀif] n. m.ÉTYM. 1556; ital. ippogrifo (Arioste, le Roland furieux), désignant un cheval à tête d'oiseau, né d'une jument et d'un griffon; du grec hippos (→ Hipp-), et ital. grifo. → Griffon.❖♦ Didact. ou littér. Animal fabuleux, monstre ailé, moitié cheval, moitié griffon. ⇒ Griffon. || L'hippogriffe du « Roland furieux » de l'Arioste.1 L'Hippogriffe n'a rien qui me choque l'esprit,Non plus que la Lance enchantée (…)La Fontaine, Contes, « Coupe enchantée ».2 Le vaisseau seul est un spectacle : sensible au plus léger mouvement du gouvernail, hippogryphe (sic) ou coursier ailé, il obéit à la main du pilote, comme un cheval à la main du cavalier.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. I, p. 259.3 — Va, va, va !… galope sur l'hippogriffe du divin Ariosto; cours après tes brillantes chimères (…)Balzac, Massimilla Doni, Pl., t. IX, p. 385.REM. On relève chez Montherlant (les Jeunes Filles) un emploi métaphorique d'auteur, pour désigner le mariage en tant que monstre dangereux; le même auteur, dans le même contexte, forge l'adj. hippogriffal [ipɔgʀifal] « du mariage » (cf. le Démon du bien, Pl., p. 1314).
Encyclopédie Universelle. 2012.